Aujourd’hui dans Nos Nouvelles Reviews on met sur pause l’actu métallique, et on revient au spirit originel de notre hard-rock adoré, à savoir le blues. Et comme l’a toujours prôné Ted Nugent, »si vous comprenez le blues, alors vous comprendrez le hard-rock ». De par ce fait le Nuge a toujours eu raison, et l’influence du genre a toujours trouvé écho chez ses renommés collègues que sont Led Zepp, Sabbath, Thin Lizzy, AC/DC, Motörhead et un paquet d’autres. Mais bon on va pas refaire l’histoire, vous la connaissez aussi bien que moi.
Si on écoute attentivement les albums sélectionnés ici, les spectres du gros son ont eux aussi laissés des traces indélébiles dans l’âme des musiciens à commencer par le Fred Barreto Group, mené par son brésilien de guitariste, qui avec « Moving On » fait revivre tous les grands comme Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix et Jon Lord. Pour cette dernière référence, le clavier de Nadja Prange y est pour beaucoup, et ce pour notre plus grand bonheur. « Moving On » a été mis en boite par Mike Butcher, bien connu des adorateurs du sabbat noir, car responsable des albums « Sabotage », « Sabbath Bloody Sabbath » et diverses compilations du monstre fondateur du métal lourd. Encore un point commun avec le heavy, mais peut-être que la prochaine fois, Mike devrait mettre plus en avant le son de batterie. Ce serait un plus non négligeable pour accentuer le côté blues-rock du quartet et permettre de gagner davantage en intensité et en profondeur. Mis à part ce détail, l’album est assurément un vrai disque de guitare, on retient en priorité les titres « Golden Age » et « Sweet Temptations ».
Direction maintenant le plat pays avec Boogie Beasts, qui est lui tombé dans la marmite du delta-blues depuis ses débuts, et lui redonne vie à grand renfort de fuzz et au grain saturé de la voix. On adore ! Les briscards ne font pas dans la dentelle, apportent une certaine modernité à leur blues, et à l’écoute de « Love Me Some » on est tout de suite plongé dans l’ambiance des bars qui transpirent la binouze et l’obscurité, garantissant un effet de road-movie et de vécu. On pense parfois aux Black Keys pour la production et certaines interprétations, mais ce ne serait que trop réducteur envers nos Belges qui font nettement mieux que le modèle (?) de l’Ohio.
On termine avec les Alsaciens de Circle Of Mud qui proposent aux amateurs avides de découvertes hexagonales, un éponyme premier album de blues-rock varié et très efficace. On sent que le groupe a mis toutes les chances de son côté pour accoucher au final de cinquante minutes saisissantes. L’opus navigue dans les eaux de l’overdrive-crunch menaçant avec « Free Me From The Devil »/ »Always Have To Run », calme la mesure de son cour (limite lover) sur « Coming Back », pour reprendre du courant avec le soutien d’une slide électrisante tout en intensifiant son discours à l’écoute du duo « I Remember »/ »Real Good Man ». Le groupe est même blagueur et reprend le « Stayin’ Alive » du caricatural Bee Gees. Le doute pourrait s’installer quand on lit le titre de l’hymne disco sur la pochette, mais il suffit juste d’écouter ce que Circle Of Mud en fait pour être immédiatement rassuré ! Le chant inspiré par Jonny Lang et la production signée David Husser, sont deux autres arguments qui rendent l’affaire plus que sérieuse.
Fred Barreto Group « Moving On »

Boogie Beasts « Love Me Some »

Circle Of Mud « Circle Of Mud »

Guillaume