
Imaginez-vous marchant sur une plage, avec votre plus belle chemise à fleur, un petit chapeau, un short et vos tongs. Voilà le décor pour ce concert. M. Townsend nous a déjà surpris par le passé avec ses albums hors du commun, et cette fois n’est pas coutume, il nous emmène dans un univers jamais exploré dans ses shows. Une set-list faisant la part belle à Empath, mais aussi à Ki ce qui s’avère être en parfaite harmonie avec l’ambiance de paradisiaque cocooning et autres envolées psycho-lyriques-transe musicales.
On s’installe dans sur son vaisseau-transat, et le voyage démarre par Borderlands suivi d’Evermore qui font monter la pression gentiment. Devin nous fait une halte via la planète Infinity avec le très bon War, il précise d’ailleurs qu’il est en guerre contre lui-même et qu’il va essayer de ne pas autant parler que d’habitude. Quand on connait le bonhomme on sait que c’est peine perdue !

Retour au bar de la planète Empath, histoire de boire un petit Sprite suivi d’un Gigpig Jam qui ravira tous bons guitaristes solistes qui se respectent. Décollage pour la planète Ki, suite logique à ce début de concert qui nous entraine encore dans une ambiance relax avec une basse qui groove et qui ronronne, la bande à Devin nous embarque dans son bateau pour faire le tour de la Coast, faire une halte et se délecter d’un petit Gato qui nous met en appétit pour le non moins succulent Heavens End avec sa montée si douce et lourde à la fois. Le tout pour revenir sur le sable fin avec en tête le très jazzy Ain’t Never Gonna Win.
Ça y est, nous sommes sur notre belle serviette en attendant la suite… mais … mais non ??? mais si !!!! DeadHead !!! Les poils des bras se dressent dès les premières notes. Devin nous transcende avec ces riffs lourds et des voix sublimes. La grosse claque de ce concert pour moi (bon d’accord il s’agit d’un de mes titres préférés) !! On repart sur un Why ou M. Townsend s’amuse avec le public, lequel ne rechigne pas à la tâche pour accompagner le groupe sur ce titre très chorale spatiale à la Tim Burton.
Comment faire partir son auditoire en vrille ? Lucky Animals y arrive parfaitement, encore un très bon titre simple et efficace qui met tout le monde d’accord et dont le public connait la « chorégraphie ». On retourne faire un tour sur Empath avec un Castaway/Genesis tout en continuité dans la poésie tantrique saupoudrés de blasts et de riffs death tout en passant sur un coup de disco/metal… bref, encore la preuve du génie artistique du bonhomme, et on reprend son souffle avec Spirits Will Collide.

la fin est proche, que va-t-il nous sortir ? Certains écarquillent des yeux, d’autres se demandent si ils sont bien au concert de Devin… hé bien oui ! le gars il ose !
Welcome in the 70’s !! Une basse groovy, un clavier qui sautille, un pur morceau de disco avec le bien nommé Disco Inferno cover des Trammps, excellemment bien repris à sa sauce sans fioritures, et ça passe carrément (à moins de ne vraiment pas aimer ce style), mais on est chez Devin et c’est tellement bien fait ! Pour conclure ce show, il nous gratifie d’un bon, que dis-je, d’une bombe dans sa discographie, Devin nous emmène dans son royaume Kingdom !! Titre qui n’a pas pris une ride et qui se bonifie encore avec le temps, une basse bien lourde, du bon blast là où il faut, des riffs de malades, et cette voix … Encore cette voix !!! Du pur talent de la part de tous les musiciens (y a du niveau) !
En résumé, ce disque est un must have pour tout fan qui se respecte (même si ce n’est pas le meilleur live que j’ai eu l’occasion de voir du canadien fou, mais on s’en fiche un peu). L’ambiance en fait un OVNI dans sa discographie et c’est ce qui est bon. Devin nous fait voyager autrement et c’est bienvenu. Un vrai bol d’air frais dans ses concerts et quoi qu’il fasse ça passe à chaque fois, avec sa façon de nous surprendre, sa tchatche légendaire et sa bonne humeur contagieuse aidant certainement.
Devin est un Artiste….intouchable !
Devin sera toujours Devin ! Tabarnak !
Laurent