Sur No Name Radio, on aime le son du Québec depuis longtemps, et on vous propose de découvrir sur nos ondes chaque semaine depuis 2017, les groupes qui font partie de l’histoire du gros son de la Belle Province. En apprenant qu’un de ses représentants, Ian Campbell, venait de publier un ouvrage dédié à la cause, il n’en fallût ni une ni deux pour lui envoyer quelques questions…
Salut Ian ! Tu viens de sortir le livre « Tabarnac ! L’Québec à Fond – 1990/1997 ». Juste avant d’en parler, présente nous ton parcours musical lié à la scène québécoise en quelques moments clés…
Allô Guillaume ! Et bien pour résumer, j’ai été promoteur de concerts à Rouyn-Noranda, dans la région Abitibi-Témiscamingue, de 1997 à 2002, puis de 2012 à 2018. Et musicalement parlant, j’ai été chanteur pour le groupe Neuraxis basé à Montréal, de 1999 à 2007.
Je suppose que « L’Québec à Fond » n’est pas ton premier ouvrage, quels sont tes précédents best-sellers et les sujets traités ?
Et bien si justement haha ! « Tabarnac ! L’Québec à Fond » est bel et bien mon premier ouvrage ! Je suis actuellement en pleine préparation du tome 2 qui devrait sortir cette année, il s’appellera « Tabarnac ! Légitime Défonce », et couvrira la période 1998/2008.

Avec ce livre, tu nous proposes de découvrir une page de l’histoire du gros son de la Belle Province, de 1990 à 1997. Raconte-nous les origines de ce projet, les éléments déclencheurs…
Alors il faut remonter vers 2005. Louise Girard, Félix B. Desfossés et moi-même, avions convenus de créer un ouvrage qui couvre l’évolution de la musique métal au Québec. Le premier à en avoir conçu concrètement un livre à ce sujet, c’est Félix, en publiant en 2013 « L’Évolution du Métal Québécois – No Speed Limit (1964-1989) » aux Éditions du Quartz.
Par la suite, Louise et moi avions en projet de publier un livre qui couvre les années 1990 à 1997, mais nos chemins ce sont séparés, et j’ai donc décidé de concevoir « Tabarnac ! » de mon côté. C’est la raison pour laquelle mon livre porte sur cette période. Il faut aussi se souvenir, que cette ère précède l’arrivée d’Internet, et qu’à partir de ce moment tout a été différent comme chacun sait.
Le temps aussi de réunir toutes les sources issues de différents médias liés au métal, de retrouver les infos et archives éparpillées un peu partout dans les magazines et d’autres provenances, cela a représenté comme tu peux t’en douter, un travail sur plusieurs années.
Pour nous français, tu nous fais découvrir la province d’une manière originale, car non seulement il est question ici des différentes régions et villes comme entre autres Québec, le Bas-St-Laurent, le Saguenay, la Mauricie, mais aussi de part leurs groupes emblématiques représentatifs. Une autre manière de développer le tourisme selon toi ?
L’effet de loupe est souvent projeté sur la scène Montréalaise et non sur l’ensemble des régions de ce vaste territoire qu’est le Québec. La plupart des groupes internationaux sont établis à Montréal, il est vrai.
Mais dans les années 1990 à 1997, beaucoup de formations étaient basées assez loin de la métropole. Il était indispensable pour moi de parler et présenter toutes les régions du Québec, dont les différents groupes ont eu un rôle important dans l’évolution de la scène métal au fil des années.

En France, si on a à retenir des groupes québécois « connus », on commencera par Voivod, Obliveon, Gorguts, Kataklysm, pourquoi pas Augury, et Dyoxen pour les plus érudits. Si de ton côté tu devais en retenir que quelques-uns, à l’instar de ceux que je viens de citer, ce seraient lesquels et pourquoi ?
Je vais m’en tenir aux années couvertes dans « Tabarnac ! », de 90 à 97. Les formations les plus en vues sont d’abord Voïvod et aussi Sword. Puis, arrivent les Gorguts, Kataklysm, Cryptopsy entre 1991 et 1996.
Je rajoute à cette série de groupes de qualité les formations Martyr, Neuraxis et Quo Vadis, pour des raisons de créativité et de musicianship.
Depuis le temps que tu es acteur de cette scène, as-tu quelques anecdotes à nous raconter ?
Comme je suis devenu promoteur seulement en 1997, je peux avouer que je me suis lancé dans le monde du spectacle à cette époque, parce que je venais d’échouer à un test de dépistage au cannabis, pour un emploi dans le domaine minier. Au moins chez les artistes, pas d’intrusion institutionnelle du genre pour te limiter dans tes aspirations haha !
Nous sommes en 2025, que penses-tu de l’évolution de la scène punk/hard/métal du Québec ? As-tu des groupes actuels que tu aimes tout particulièrement ?
Depuis vingt ans, il y a une telle effervescence de formations métal, et tellement de groupes qui apparaissent, que très franchement je n’ai pas le temps de prêter l’oreille à tout ce qui émerge en la matière.
Dans mon quotidien, j’aime bien écouter les dernières réalisations de Kataklysm, Cryptopsy, Gorguts, qui pour moi sont des albums indispensables et incontournables de la scène. Et cela va peut-être te surprendre, mais en réalité j’écoute peu de formations québécoises.

Pour mes prochaines vacances au Québec, quels sont les endroits à me conseiller pour aller voir un concert, un festival ? J’ai de très bons souvenirs de Montréal avec le P’tit Campus, Le Piranha Bar, les Katacombes, et les Foufounes Électriques.
Je te conseille d’aller voir un show au Petit Théâtre du Vieux-Noranda, dans la ville minière de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue. Tu seras en pleine immersion d’un événement métal en Québec-profond.
Et comment se procurer ton livre, en France et au Québec ?
Il faut m’écrire sur ma page personnelle (FB). Je vous l’envoie ou je vous informe qui en distribue dans votre patelin. De la même manière dont on faisait la promo de nos démos sur cassettes dans les années 1990 à 1997.
Si tu devais résumer ton livre en une phrase ?
Câlisse de Tabarnac de Sacrament de Crisse hahaha !
Quel serait ton Top 10 des albums indispensables pour tous fans de la scène québécoise ?
Je resterais dans la thématique de mon livre, de 1990 à 1997, avec les albums de Kataklysm « Sorcery » et « Temple Of Knowledge », Cryptopsy « None So Vile » et « Blasphemy Made Flesh », Gorguts « Obscura », Quo Vadis « Forever », Neuraxis « Imagery », Anonymus « Stress », Voïvod « Negatron », et « Vacuum » de Groovy Aardvark.

Merci à Ian Campbell d’avoir répondu à mes questions, et pour les photos extraites de son livre.
Guillaume