La dernière fois que votre rédacteur avait assisté à un show de Dream Theater à Lyon, il faut remonter au Mercredi 23 Juin 2002. Ce soir là, les New Yorkais atomisaient le Transbordeur lors d’un show dantesque de trois heures, le groupe venait de sortir le monolithique « Six Degrees Of Inner Turbulence ». Il reste mon album préféré à ce jour.
De mémoire, le public présent était resté sur ses genoux, suite à ce déluge de métal prog’ millimétré au son énorme, et j’en avait gardé un souvenir vraiment riche et intense. Un concert littéralement très impressionnant. Depuis, de l’eau à coulée dans le Rhône, et j’en ai quitté ses berges depuis belles lurettes.

Profitant de mon passage éclair dans la capitale des Gônes en novembre dernier, la tentation était trop forte pour renouveler l’expérience live du quintet. Cette fois les festivités progressives allaient avoir lieu dans l’emblématique Halle Tony Garnier, située dans le quartier des affaires de Gerland. Bon, comme la tradition l’exige, le 7e arrondissement de Lyon était une nouvelle fois en travaux, on ne change pas une équipe qui gagne (?), et le temps de me trouver une place, j’ai eu le temps de bien digérer mon tablier de sapeur et ma tarte praline.
Mais le plus intéressant dans toute cette histoire, reste avant tout le show auquel la grande halle allait assister, et faisait figure d’évènement. Non seulement, ce concert rentrait dans le cadre de la tournée 2024-2025 des 40 ans du groupe, ce qui est énorme, mais les chanceux allaient aussi assister au retour au bercail de Mike Portnoy derrière ses fûts ! Un double prétexte pour ne pas en louper une miette !

Et le concert dans tout ça, me demandez-vous ? En un mot, excellent ! C’est à 20h précise que le backdrop frontal à l’effigie de la tournée tombe à terre, le groupe démarrant son set avec le mythique « Metropolis ». Gros son, et ce morceau est toujours aussi bon ! Les musiciens sont concentrés, et la voix de James LaBrie, qui met du temps à se caler, trouve définitivement sa vitesse de croisière à partir de « The Mirror » tiré de Awake.
Cette première partie de show s’articule principalement autour des albums Octavarium/Scenes From A Memory/Distance Over Time/Systematic Chaos/Train Of Thought, avec entre autres les titres « As I Am », « Panic Attack », « Barstool Warrior » et « Constant Motion ». Le mal-aimé et pourtant excellent « Falling To Eternity » n’est pas en reste, avec le superbe « Hollow Years ».
Entre temps côté ambiance, James LaBrie plaisante avec le public, en passant le message que même si le concert de ce soir ne propose que des places assises, Dream Theater est avant tout un « fuckin’ metal prog’ rock band », selon ses dires, et l’assemblée lui répond plus que positivement. Donc, tout le monde debout !

Au bout d’une bonne heure, le groupe s’octroie un entracte d’une vingtaine de minutes, et revient de plus belle en présentant « Night Terror », single extrait de son prochain album « Parasomnia », à paraitre le 7 Février 2025. Le riff ultra-heavy de ce nouvel hymne annonce du très bon à venir, et le morceau en lui-même propose une approche plus moderne. Wait & See and more to come…
« Under A Glass Moon » d’Images And Words, la ballade « This is The Life », « Vacant » et « Stream Of Consciousness » sont au menu de cette seconde partie, avant de céder la place au massif « Octavarium » et ses 24 minutes ! Le pied !!!

L’assemblée est sous hypnose, il faut reconnaitre que l’interprétation et la performance de chaque musicien est époustouflante de musicalité et de virtuosité. D’un point de vu tout a fait personnel, je reste toujours aussi admiratif devant le jeu de basse de John Myung, qui, lui, reste statique mais redoutablement efficace comme à son habitude.
Mike Portnoy, dont c’est le grand retour dans le groupe, semble ne jamais avoir quitté son poste au sein de Dream Theater, et se trouve grandement ovationné par le public à plusieurs reprises, tandis que le tandem guitare et claviers représenté comme il se doit par John Petrucci et Jordan Rudess n’en finit pas de faire merveille, et c’est tant mieux !

« Pull Me Under » ponctue tout en puissance le concert lyonnais, perso j’aurais bien aimé avoir au moins un titre de l’introductif « When Dream And Day Unite » et pourquoi pas un passage de « Change Of Seasons », ce sera peut-être pour une autre fois. Rassurez-vous, ces absences dans la setlist n’ont en rien entravées le superbe show que le groupe a assuré ce soir-là.
C’est dans ce genre de concert qu’il faut se rendre compte du chemin parcouru d’un artiste. En l’occurrence ici Majesty devenu Dream Theater, formé au milieu des années 80, premier album sorti en 1989, et qui avec son second et brillant « Images And Words » allait s’imposer au fil des décennies comme la référence absolue du métal prog’, et faire découvrir nombre de groupes aux carrières différentes selon les formations. De Vanden Plas à Eldritch en passant par Altura et Superior.
40 ans d’histoire de la musique c’est pas rien, merci et respect !

Guillaume (texte et photos) et merci à Olivier Garnier de Replica Promotion