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Nuit métal des Francofolies de La Rochelle, Vendredi 12 Juillet 2024

Pour la troisième journée de sa 40e édition, les Francofolies de La Rochelle donnaient rendez-vous aux fans de métal, dans la superbe salle de La Sirène, pour un nouvel épisode de la nuit métal des Nuits Collectives. Compte rendu de notre soirée…

Vendredi 12 Juillet dernier, on arrive devant la salle de La Sirène, et déjà la file d’attente pour rentrer se veut conséquente. Les précédentes éditions de la nuit métal des Francofolies ayant rencontrées un certain succès, on a tout de suite senti que l’évènement avait atteint une vitesse supérieure. Si ce n’est déjà par le filtrage du public, plus carré et moins aléatoire que par le passé, davantage de sponsors et de présence médiatique, avec notamment des interviews des organisateurs de la soirée par des « gros » médias nationaux sur le parvis de la salle. Le métal prend de l’ampleur via cette partie du territoire, et c’est tant mieux.

Concernant l’affiche, la programmation de la soirée proposait une thématique plus axée post-metal/métal psyché, annonçant un fil conducteur entre les artistes, une idée qui n’était pas pour nous déplaire.

Et on démarre à 19h30 par le rez-de-chaussée blindé de la Sirène, avec Ditter, trio plutôt atypique pour ce genre d’affiche. La pop-électro des franciliens propose l’improbable mix entre Mademoiselle K et une Clara Luciani qui aurait fumée son spliff avant un concert dans le hall d’entrée du Printemps boulevard Haussmann.

Ambiance donc très bobo parisienne, décalée et entrainante. Le public amusé est réactif, c’est rigolo et sympa pour prendre l’apéro, mais vivement 20h pour passer à la suite.

20h passé de quelques minutes, on monte à l’étage pour la suite des festivités, et les choses sérieuses commencent enfin avec Grandma’s Ashes. Après avoir loupé le trio au Hellfest 2023, on s’était rattrapé lors du Rise & Fall au Camji de Niort en octobre dernier, où le groupe parisien nous avait fait forte impression. Si vous ne connaissez pas encore la musique des filles, il est préférable d’écouter quelques morceaux pour bien se préparer avant d’aller les voir en live, tant le trio dégage une ambiance très particulière et un concept qui n’appartient qu’à lui, et pour ça bravo.

Grandma’s Ashes ne ressemble à personne d’autre, et son doom stoner psyché 70’s très efficace, est certainement le son le plus original sorti en France ces dernières années depuis les Foxy Ladies. Nous, on adore ces enchanteresses aux vocalises harmonisées, et dès que le groupe repasse dans le coin, on y retourne direct !

Direction la Belgique ensuite avec Psychonaut. On ne connaissait pas du tout le trio, qui existe quand même depuis 2013, ce fût une très bonne surprise, et pendant une bonne quarantaine de minutes les gars de Malines vont distiller leur post-metal mi-instru mi-chanté avec une réelle intensité.

Chaque note à sa place, ça joue fort, voir très fort, le parterre est sous le choc, et au fur et à mesure que les morceaux se suivent le public se rapproche de la scène comme pour rentrer en communion avec le groupe qui ponctue son set vidé. Vidé mais heureux.

Sur No Name Radio, on suit Slift depuis un moment, et leur nouvel album « Ilion » sorti chez Sub Pop en début d’année nous ayant bien régalé, on avait vraiment hâte de voir le groupe sur scène histoire et de s’en prendre plein les oreilles. Non seulement nos esgourdes ont été servies, mais nos mirettes également ! Pendant 1h15, le trio toulousain a littéralement retourné la Sirène avec un show au puissant son psyché 70’s, mis en image par un énorme backdrop digital aux images kaléidoscopiques. Saisissant et hypnotisant !

Pas étonnant que le trio connaissent autant de succès hors de nos frontières, et que son nom soit souvent associé à celui de son voisin bordelais, Mars Red Sky. On a bien évidemment pensé à vous, et la vidéo à visionner ci-dessous devrait vous asseoir comme nous l’avons été…

Après ces réjouissances psychédéliques, changement radical de son et d’ambiance avec le post-metal intimiste et dérangeant d’Amenra. Pour être tout a fait honnête, musicalement, on aime bien le collectif belge ainsi que sa mise en scène mais la voix ne passe pas du tout et a eue raison de nous. C’est dommage, car Amenra propose un concept vraiment intéressant qui lui est très personnel, et on voulait voir le groupe sur scène en toute connaissance de cause bien sûr.

Le principal reste que le public présent, et déplacé en masse, y ait trouvé son compte. Justement, on aurait dû compter le nombre de tee-shirts et hoodies à l’effigie du gang, c’est simple, y en avait que pour eux.

Pour cette nouvelle édition de la soirée métal des Nuits Collectives des Francofolies de La Rochelle, la Sirène a proposée une affiche une fois de plus très actuelle, avec à la clé les nouvelles sonorités qui forgent le métal de demain. On ne cessera jamais de le dire et de l’écrire, le genre évolue sans cesse ainsi que son public, et par le biais d’évènements comme celui-ci la découverte est à la portée de toutes les oreilles. Des anciennes, comme des plus jeunes.

Merci aux Francos d’inclure cette soirée dans leur programmation, qui n’a pourtant rien à voir avec un Etienne Daho ou encore Patrick Bruel, mais qui prouve bien que le métal a toute sa place dans le paysage musical de notre hexagone, avec un public intergénérationnel qui n’hésite pas à se déplacer et à soutenir.

La team No Name Radio

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