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Festival Les Feux de l’Été 2024 – Journée du Samedi 15 Juin

Bon, alors n’y allons pas par quatre chemins, c’était pas vraiment les feux de l’été, mais plutôt les pluies de l’automne ! Il a fait moche toute la journée. Sérieux, on se serait cru à un festival lors d’un week-end post rentrée scolaire, la déprime quoi. Nos p’tits ne sont pas encore en vacances, que les cartables doivent déjà être de sorti ! Pas moyen ! Mais heureusement, hormis le temps exécrable qu’il a fait lors du samedi, il paraît que la veille n’était pas triste non plus, rien n’a entravé la bonne humeur des festivaliers présents et du staff de l’organisation. Pour sa 28e édition, et une première pour la team, le festival vendéen est une machine fort bien rodée.

Que ce soit l’accès au parking, le filtrage des festivaliers à l’entrée, les espaces buvette/restauration, changement de plateaux, tout est fluide, sans stress, sans pression, et c’est nickel. Il est vrai qu’à l’échelle nationale, le Festival Les Feux de l’Été n’est pas vraiment des plus connu, mais n’a absolument rien à envier à ses collègues de taille plus importante. C’est une affaire qui roule, et il est important de rappeler, que la réussite d’un festival ne se joue pas seulement au contenu de son affiche, mais aussi tout ce qui gravite autour de son organisation. Et là, c’était impeccable. Donc si en 2025, vous êtes de passage du côté de St Prouant, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Pour sa programmation, le festival, qui ne fait pas dans la dentelle, est relativement axé sur le son qui déboite. Depuis sa première édition de 1989 jusqu’à l’année dernière, pas mal de groupes bien établis se sont succédé sur les scènes du festival. The Casualties, Elmer Food Beat, Matmatah, The Toy Dolls, Mass Hysteria, Tagada Jones, Les Thugs, Popa Chubby, Punish Yourself, Ultra Vomit, Nashville Pussy, et beaucoup d’autres. Plus que bien pour un évènement local, non ?

Cette année encore, les guitares étaient de sortie, et le 28e line-up accueillait entre autres, Laura Cox, The Rumjacks, Lofofora, FFF, Ayron Jones, Rue de la Forge, Hubert-Félix Thiéfaine. De quoi largement satisfaire tous les horizons du son électrique. Concernant la team No Name Radio, quatre noms nous intéressaient. Soit par curiosité, soit par envie de revoir, soit par le côté incontournable. Et notre choix fonctionnait très bien comme ça.

On commence par les vendéens de la Rue De La Forge, qui ouvrent les festivités devant un parterre assez fourni mais timide. Nos valeureux guerriers, au concept excaliburien teinté de piraterie, sortent l’artillerie lourde avec riffs métalliques, soli heavy, basse groovy, percussions et batterie qui bastonnent, violon nous faisant voyager en terres celtes, et chant parlé qui n’est pas sans rappeler Manau.

Un mix celtico-métal efficace et bien composé. Le quintet parvient à faire participer son public, sur fond de circle pit et Metalingus à la Alter Bridge, et ce fût non seulement une bonne entré en matière, mais également l’occasion de découvrir un groupe dont le nom nous parlait depuis quelques temps.

Changement de scène et d’ambiance, avec une institution de la chanson française, la vraie, celle aux textes recherchés, et à l’esprit underground depuis ses débuts en 1978, Hubert-Félix Thiéfaine. HF Thiéfaine, c’est quand même plus de 40 ans de carrière, 18 albums studio, une popularité nationale qui a traversée les modes et les décennies, et un auditoire qui lui est resté fidèle depuis toutes ces années. D’ailleurs, le public présent était plus orienté 45 ans et plus, est toujours aussi attentif et réceptif en écoutant une nouvelle fois les standards « Alligators 427 », « Les Dingues et les Paumés », « La Fille Du Coupeur de Joints », qui ponctuera le set et sera repris à l’unisson par l’assemblée.

On se dit que le natif de Dole est certainement avec feu Alain Bashung, l’un des derniers parolier/interprète d’une certaine génération, et restera à jamais un élément à part du paysage musical français, dont le riche talent littéraire ne sera jamais renouvelé. Un concert d’une certaine nostalgie, de l’époque de mes 15 ans, quand votre rédacteur découvrit l’album « Tout Corps Vivant… » par le biais d’un pote de collège qui avait toujours cette cassette dans la poche avant de sa salopette en jean. Un arrêt sur image.

A peine remis de mon retour à l’adolescence, que direction la première scène, avec un tout autre genre, plus trublion que la précédente institution, Parpaing Papier. Alors là, comment dire, le changement de ton et de son est radical, avec un quintet nantais aux vestes façon boule à facettes et baskets similaires, complètement déjanté. On pense tout de suite à Elmer Food Beat pour la musique et l’attitude, c’est indéniable, avec des paroles pas vraiment coquines comme son glorieux ainé, mais qui parlent notamment de problèmes de vue, et de grossesse mal vécue version masculine. Séquence décalage.

On passe un bon moment, ça joue pas mal, la fosse est déchainé, mais en attendant le cours de guitare qui se prépare sur la grande scène, il est temps de se diriger vers le stand buvette et de refaire le plein.

Et le voilà celui que l’on attendait, avec une certaine impatience. Révélé en France avec son troisième album « Child Of The State » (2021), on avait pas vu le guitariste américain depuis sa venue lors du Hellfest 2022. Et ça fait super plaisir de le revoir à nouveau, car on sait déjà que l’on va prendre une leçon de gratte de très haut niveau. Car oui, c’est clair, la guitare est l’élément principal de la musique d’Ayron Jones. Bien entouré d’une section rythmique au groove affirmé, le guitariste redonne ses lettres de noblesse à un instrument dont on avait oublié depuis un certain temps le sens du mot feeling. Ici pas de démonstration en mode shred, mais carrément un set orienté fuzz et wah-wah, comme un certain Jimi Hendrix. L’autre originaire de Seattle, tout comme Ayron.

D’ailleurs, le guitariste ne manquera pas de rendre hommage à son influence majeure, avec un « Voodo Chile » qui fait un bien fou à entendre en 2024, enchainé à un « Star Spangled Banner » tout droit sorti de l’esprit du célèbre gaucher. Le kid de Minneapolis est également mis en avant avec un « Purple Rain » tout en finesse, avant de faire la part belle à une poignée de titre tiré de « Chronicles Of The Kid » (2023), et de quitter la scène avec le tubesque « Take Me Away » qui révéla Ayron chez nous. A revoir dès que possible, c’est évident !

Alors bien sûr, la pluie parcimonieuse a été de la partie aussi bien chez Hubert, que chez Parpaing, et avec Ayron, mais c’est après le set de celui-ci que le ciel devint plus menaçant et qu’il recommença à goutter avec insistance. Obligeant une bonne partie des festivaliers à venir se réfugier sous les arbres du site de St Prouant. Pour la suite de la soirée, on laisse le soin aux personnes présentes de se remémorer leurs bons souvenirs, et on tient à remercier Vincent Mauffrey, administrateur de production du festival, pour son invitation.

Avec ses 28 années d’existence au compteur, Le Festival Les Feux De l’Été est un évènement à découvrir, et on vous rappelle que si vous êtes de passage en Vendée à la même période en Juin 2025, vous savez désormais où venir écouter de la musique, dans une ambiance bon enfant et familiale. Encore un grand bravo à toute l’organisation, et au public de faire le déplacement, public sans qui la pérennité de ce genre d’évènement serait impossible. Sur ce, continuez à écouter du gros son qui tâche et rendez-vous l’année prochaine !

La team No Name Radio (texte et photos)

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