A défaut de rouler à droite, nos gars son anglais, la ligne de conduite de Devastator est très bien menée et le groupe sait où il va. Le quatuor créé en 2017 par le batteur J. Scarlett et le guitariste R. Amun, sort en ce début d’année son second album, qui s’inscrit dans une lignée Motörhead/Sodom/Venom.
On pourrait croire en prenant connaissance de ses influences, que le groupe a choisi la facilité, tant bon nombre de formations naviguent dans la même eau, et ne font que reproduire ad vitam aeternam le son si caractéristique des références citées.

Ici il n’en est rien, et Devastator signe dix titres, à la production ciselée très soignée, aux soli mélodiques et structurés. Si des guitaristes avisés lisent ces lignes, les fines gâchettes du combo semblent puiser leurs inspirations auprès de « Fast » Eddie Clarke et du tandem Dave Murray/Adrian Smith du début des 80’s, Killers-era (Conjurers Of Cruetly/Walpurgisnacht/Black Witchery), et ça on aime beaucoup !
D’autres sonorités empruntées aux flamenco, entre-autre, sont aussi à rajouter dans la besace (Ritual Abuse), ce qui rajoute une certaine diversité musicale à l’oeuvre.
En ce qui concerne les riffs et la section rythmique, ça bastonne grave et c’est réglé comme du papier musique ! C’est simple, l’esprit du tubesque « Agent Orange » de Sodom résonne à peu près partout, on ne va pas s’en plaindre. Des structures plus black-metal, comme par exemple dans l’excellent « Deathspell Defloration », sont également mises en avant, ajoutant une modern-touch à cet album, qui comme le nom du groupe l’indique, dévaste vraiment tout sur son passage, mais de manière réfléchie et pas gratuitement comme un bourrin sans conviction. On détruit tout certes, mais avec classe, efficacité et style. So british !
« Conjurers Of Cruetly » sera disponible le 1er Mars 2024 chez Listenable Records.
Devastator « Ritual Abuse (Evil Never Dies) » – Official Lyric Video

Guillaume