La saison estivale des festivals bat toujours son plein en cette période, et tous les genres sont représentés dans nos belles régions de France. Que vous soyez rock, hard, métal, punk, blues, jazz, il y a toujours une association où un organisme qui se met en quatre pour faire venir des noms connus des fans et des puristes. Les Deux-Sèvres n’échappent pas à la tradition, et la ville de Niort réitérait cette année, du 27 au 30 Juin, son festival de jazz dont c’était la troisième édition, et a accueilli 11900 spectateurs sur quatre jours . Un grand bravo !
La programmation 2023 avait de quoi séduire les amateurs avec entre autres Gregory Porteur, Gogo Penguin, Deluxe et Marcus Miller. Sur No Name Radio, c’est ce dernier qui a largement attiré notre attention. Avoir l’opportunité de voir en live le maestro de la basse qui slap, ça ne se refuse pas, alors ni une ni deux, direction le parc de Pré-Leroy !

C’est sous un ciel des plus douteux que la team NNR arrive à Niort, en ce Jeudi 27 Juin. Le temps de récupérer nos pass et de faire un tour dans les allées du village du festival, que la première partie commence sur la grande scène, avec la saxophoniste Camilla George. Devant un parterre bondé, la native d’Eket (Niger), ressuscite à travers sa musique l’âme de John Coltrane, le son cuivré du sax y étant grandement pour quelque chose.
Les envolées fusionnent de partout, et à plusieurs moments on a vraiment l’impression d’écouter de nouvelles variations des versions live du titre « Mr. PC » de l’ex-disciple de Miles Davis. Je ne sais pas si Trane a eu un impact sur la musique de Camilla George, mais en tout cas c’est qui en est ressorti ce soir-là. Je ne vais pas m’en plaindre d’ailleurs. Le line-up qui accompagne la musicienne est plus que solide, et nous retiendrons tout particulièrement la performance du batteur Rod Youngs (Denys Baptiste et many more…), un vrai régal si vous aimez la caisse claire qui sonne de manière bien sablée !


Le set terminé, nous aurons ensuite tout le loisir de voir l’installation du matos du groupe de Marcus Miller, qui doit entrer en scène une bonne heure plus tard. La couleur du ciel ne s’arrangeant pas, celui-ci restera bien couvert toute la soirée, et ce ne sont que quelques gouttes qui tomberont sur l’assemblée. Donc au final, rien de méchant au grand soulagement général… Vers 21h45, et après une speak d’introduction du président du festival Jean-Claude Maillard, le quintet monte on stage.
Et là, c’est parti pour plus d’une heure et demie de fusion, mais qui bouillonne vraiment ! Le groupe est excellent, le son en façade est propre et très clair, c’est simple, on entend toutes les subtilités et c’est tant mieux. Lors de son set, le bassiste à l’éternel chapeau prend la peine de s’adresser à son public en français entre chaque morceau, rend hommage à Stevie Wonder, Jaco Pastorius, Miles Davis évidemment, et ne manquera pas d’empoigner sa clarinette basse sur un titre dont j’ai oublié le nom.


Les parties purement instrumentales des musiciens sont jouissives, et les soli de claviers/trompette/saxo/batterie se succèdent pour le plus grand plaisir des festivaliers présents, on peut vous l’assurer ! On est même, pas loin du headbanging par moment, c’est pour dire. Et autrement, le son de basse de mister Miller ? En deux mots, vraiment énorme ! Les séquences slappées sont de véritables apothéoses, de vrais morceaux en eux-mêmes, c’est hyper groovy et très mélodique, on pourrait vous en parler des heures durant. Histoire de faire court, et en toute objectivité, de tous les concerts auxquels j’ai assisté dans ma vie, je n’ai jamais entendu un son de basse pareil !
L’horloge tourne, le concert arrive à sa fin, pour se terminer avec deux points forts. A commencer par l’incontournable « Tutu », que Marcus débute en nous disant « ce morceau, je suis sûr que vous le connaissez », nous assisterons quasi en même-temps au retour de Camilla George venue faire un featuring à la demande du bassiste lui-même dès le début du morceau, et en guise de rappel « Come Together » des Beatles comme vous ne l’avez certainement jamais entendu.
Pour conclure avec cette soirée groovante, si vous avez l’opportunité d’assister à un concert de Marcus Miller, même si vous n’êtes pas vraiment fan de jazz et encore moins musicien, tentez l’expérience, vous ne le regretterez pas le moins du monde. Les artistes de ce calibre jouent quand-même assez rarement dans d’autres villes de France, exceptées Paris et Vienne si on pousse bien le truc, alors autant en profiter dès que l’occasion se profile. Pour nous c’était une première, et dès que ça se représentera, on y retournera c’est certain ! Chapeau l’artiste !


La team No Name Radio (texte et photos)